USA 2004 Honeymoon

Le tour de l’Amérique du Nord en 60 jours

New York - New Orleans

Dates : 01.09.2004 au 16.09.2004

Sortir de New York a été plus simple que d’y entrer, tout simplement parce qu’il n’y a qu’une autoroute pour aller au Sud (à l’œil elle était plus large que longue). Il ne nous a fallu que deux petites heures pour atteindre Philadelphie, sise au bord du fleuve Delaware. C’est surprenant, mais Philadelphie se trouve dans l’état de Pennsylvanie, tout comme Pittsburgh, visitée il y a deux semaines. Cette ville a été la première capitale des Etats-Unis pendant quelques années, car c’est là que furent parafées la déclaration d’indépendance, le 4 juillet 1776 au son de la « Liberty Bell », et la première constitution, onze ans plus tard (la Suisse s’en est d’ailleurs inspirée pour créer la sienne). Parmi les auteurs, qui à l’époque auraient été exécutés si les forces américaines n’étaient pas venues à bout des Anglais, on retrouve Georges Washington, Thomas Jefferson et Benjamin Franklin. Philadelphie peut donc se targuer d’un riche passé historique, et semble être très agréable à vivre. On y a vu également le « City Hall », palais d’honneur de 700 pièces, qui au début de sa construction avait l’ambition d’être le plus haut édifice du monde, mais qui fut devancé juste avant son achèvement, en 1901, par la tour Eiffel. A son sommet (167 m), on peut apercevoir la statue de William Penn, fondateur de la colonie 200 ans plus tôt, qu’il baptisa Philadelphia, « cité de l’amour fraternel ».

« Les terroristes ne passeront plus...»

Williamsburg, VA

Washington se trouve dans un district fédéral (pas un état !), au bord du fleuve Potomac, et c’est vraiment une ville incroyable, avec des bâtiments administratifs dans tous les coins, des institutions/édifices dont on entend parler tous les jours (le pentagone, la maison blanche, le capitole, la cour suprême), des monuments grandioses (mémorial G. Washington, mémorial Lincoln, mémorial guerre du Vietnam, mémorial guerre de Corée,…), et des musées gratuits avec dix classes de plus que ceux visités précédemment. Bref, une destination qu’on ne peut que recommander, qui vous forcera à rouvrir les livres d’histoire du 19/20ème siècle, trop souvent oubliés à l’école au profit des périodes glorieuses des Louis, François, Guillaume, Arnold(t), et j’en passe et des meilleurs.

La “Cloche de la Liberté” (à dr.), franchement fêlée

Philadelphie, PA

En quittant Washington, on entre officieusement « au Sud ». Et pour rejoindre les villes du Tennessee, nous avons pris la Blue Ridge Parkway, une route d’environ 800km qui serpente sur la crête de la chaîne Appalachienne, reliant les parcs nationaux de Shenandoah et de Great Smoky Mountains. La décision de construire cette magnifique route, perdue au milieu de la forêt, a été prise pendant la grande dépression des années 30 par Roosevelt pour relancer l’économie des états alentours. Et aujourd’hui, grâce aux restes des ouragans Frances (qui nous avait précédé d’une journée) et Ivan, il y’a à nouveau plein de boulot pour déblayer et réparer les routes de l’état… Nous en avons également profité pour faire un détour par Charlottesville, ville-campus de l’université de Virginie, où se trouve Monticello, l’ancienne demeure de Thomas Jefferson, qui fut tour à tour gouverneur, ambassadeur, secrétaire d’état, vice-président, 3ème président des Etats-Unis, mais aussi dessinateur, musicien et naturaliste (les journées étaient vraisemblablement plus longues au 18ème…). Pour l’anecdote, tout comme John Adams (2ème président), Jefferson décède le 4 juillet 1826, 50 ans jour pour jour après la signature de la déclaration d’indépendance, dont il était le principal auteur.

Nous sommes finalement arrivés à Great Smoky Mountains National Park. Ce parc renferme souvent de petites poches de nuages dans ses vallées, et notre chance légendaire nous a évidemment permis d’être recouvert d’une grosse poche de nuages alors qu’on avait marché jusqu’au plus au point du parc… Là nous avons eu l’occasion d’emprunter sur quelques mètres « l’Appalachian trail », une sentier fait pour la randonnée qui part de l’Alabama, et qui, sur 3500km, remonte jusqu’au Maine ! On est finalement ressorti du parc par la petite porte, une piste en terre de 50km à travers la forêt (cool !), et avons « ligné » au Sud pour passer la nuit en Alabama, à Huntsville. Le seul but de la visite était de passer au Space Center de la NASA, spécialisé dans la construction des différents engins spatiaux et militaires, des tests, et de l’engineering en général. Le musée était fort intéressant, et on a pu faire un tour (même plusieurs…) dans une centrifugeuse à 4G couché sur une planche (on avait l’impression d’avoir un sac de plomb à la place du cerveau). Nous n’avons regretté en rien ce petit détour de 500km avant de remonter sur le Tennessee.

Nous sommes ensuite arrivés à Nashville, la capitale de la Country Music. La ville en soi n’est pas très impressionnante, mais on trouve une multitude d’artistes qui jouent dans les bars à la nuit tombée (peu connus, mais vu la concurrence, souvent bons). Le lendemain, nous avons visité le Country Music Hall of Fame, qui retrace l’histoire de la musique Country et de ses artistes les plus fameux, puis nous emprunté la « Music Highway » pour nous rendre à Memphis. Comme la ville égyptienne dont elle porte le nom, Memphis s’est développée près d’un grand fleuve, le Mississipi, jusqu’à devenir le pôle culturel et commercial de son delta. Elle est connue aussi comme la ville du Blues et le berceau du Rock’n Roll, et nous n’avons évidemment pas pu résister au plaisir d’aller visiter la propriété de son citoyen le plus célèbre : Elvis Presley. Nous avons fait un tour audio de « Graceland », très musical, et ça nous a donné une envie folle de revoir son concert en direct d’Hawaï en janvier ‘73, concert télévisé suivi par plus de personnes que le premier homme sur la lune, moins de 4 ans auparavant ! Memphis fut également le théâtre, en 1968, de l’assassinat de Martin Luther King Jr, fantastique combattant des droits de l’homme durant une période très sombre et franchement scandaleuse de l’histoire américaine (ségrégation raciale). Son histoire est fort bien retracée au musée national des droits civils, qui a été astucieusement installé dans les murs de l’ancien hôtel où le Dr King a été abattu. Nous avons passé nos deux soirées au rythme du Blues sur Beale Street, notamment au BB King Bar, et avant de descendre plus au sud, nous avons fait un tour à Mud Island (rappelez-vous le film « La Firme »), où l’entier du cours du Mississipi, de l’Illinois au Golfe du Mexique, est gravé en trois dimensions dans des blocs de béton à même le sol, sur 800m.

Un fan

« Graceland », Memphis, TN

En longeant le Mississipi, nous nous sommes arrêtés à Natchez, qui a conservé de nombreuses anciennes demeures du temps des plantations. Au 19ème, c’était la région qui possédait le plus de millionnaires aux Etats-Unis, après New York, et la plupart étaient venus de la côte Est pour justement faire fortune (en exploitant les autres – mais on a déjà couvert ce sujet). L’accent du Sud nous a en tout cas permis de toujours donner l’impression à nos interlocuteurs d’être très intéressés par leur propos…

Notre destination finale était bien entendu la Nouvelle-Orléans, mais la ville était fermée car l’ouragan Ivan devait y passer le lendemain matin. On s’est donc replié sur Baton Rouge, en Louisiane mais un peu plus à l’ouest, où nous avons été accueillis par la famille Phelps, aux petits soins en attendant un climat plus clément ! Au final, New Orleans a été épargnée, pas une goutte de pluie à Baton Rouge, et nous avons repris notre route vers l’Ouest.

« Longmont »

Natchez, MS

Rien de tel qu’un bon p’tit banc

Natchez, MS

Puis après ces quelques grandes villes, nous nous sommes rapprochés des plages en descendant le long de la côte du Maryland. La route se situe sur une étendue de sable qui doit faire au plus 500 mètres de large (de la route on voit l’eau des deux côtés), et qui mène jusqu’à Ocean City, une station balnéaire très prisée. Nous n’avons pas jugé sain de s’y arrêter (il faut garder un certain rythme pendant un tel voyage) et avons continué vers le Sud vers la baie de Chesapeake. Et là, il n’y a pas 36 options pour traverser : soit la nage, soit le pont-tunnel. Etant pressés, on a pris le pont… et quel pont ! Imaginez la plaine du Rhône remplie d’eau, et vous partez de Sion en direction de Martigny : 30km à travers l’océan, rien à l’horizon si ce n’est la route elle-même, rien que de l’eau sur les côtés, 2500 piliers de béton pour vous soutenir (et à peu près le même nombre dans l’autre sens – il n’y qu’au Gothard et au Lötschberg qu’on ne fait pas les choses à double la première fois), et quelques tunnels sous l’eau pour laisser passer les pétroliers. Le tout fut achevé en 1964 ! notre génération-caviar (ou télé, email, canapé, fatiguée… vaste choix) n’a décidément plus aucun mérite… Enfin… après la traversée, nous sommes arrivés à Norfolk, la plus grande base navale du monde, et nous y avons passé la nuit.

Le lendemain nous sommes partis en direction de Washington en empruntant la pittoresque « Colonial parkway », avec quelques arrêts dans l’histoire avec nos passages à Yorktown (une victoire décisive des troupes américaines sur les Anglais en 1781, avec l’aide des bons vieux Français !?) et à Williamsburg, où un village complet du 18ème est reconstitué avec des dizaines de figurants qui vivent là toute la journée, habillés en costumes d’époque. On a finalement atteint Washington en fin de journée, et y sommes restés pour 3 nuits chez George et Judith Moose, qui nous ont gâtés comme des rois (nous avons - entre autres - failli perdre notre gold membership chez McDonald).

Nos guides à Mount Vernon

Washington DC

Des touristes au Capitole

Washington DC

Une autoroute du midi de la France

Blue Ridge Parkway, VA

Les prochains locataires en novembre

White House, Washington DC

Un des moteurs de Saturn V

Huntsville, AL

Le taxi pour la lune

Huntsville, AL

Une des sources du fleuve Mississipi

Mud Island, Memphis, TN