Mon Dieu, la fin du mois... J'espère que j'ai reçu le dernier Auditoire. Je cours jusqu'à ma vénérée boîte aux lettres, je l'ouvre et en tire la récompense du juste. Cependant, comme de nombreuses fois après sa lecture, je n'ai pas le courage de me mesurer au talent des articles proposés. Aujourd'hui si. Morceaux choisis.
Comment ne pas être scandalisé par l'idée qu'on puisse, et cela sans même nous demander notre avis, couper l'eau chaude dans nos WC déjà si austères. Vous rendez-vous compte du toupet de ces dictateurs pour nous imposer un lavage à froid, un lavage qui ne pourrait assurer un dégraissage complet de nos mimines, un lavage qui risquerait, et c'est bien là l'entier du problème, de nous mettre de mauvaise humeur pour le restant de la journée. Imaginez la scène : l'étudiant insouciant sort de la cabine, prend encore soin de réajuster sa veste de peur de subir les quolibets du peuple, il s'approche du lavabo, l'esprit confiant, il actionne d'un tour de main la poignée magique, il attend quelques secondes, persuadé que du robinet jaillira la source chaude, et enfin il plonge ses mains crasses sous la cascade de diamants... Sacrilège ! l'eau est abominablement froide ! On veut nous assassiner ! Et bien à de telles pratiques je dis non. Non messieurs, les étudiants aux mains graphiteuses voire encrées ne peuvent rester sans combattre devant cette triste révolution.
Comment ne pas être scandalisé par l'idée qu'on puisse, et cela sans même nous demander notre avis, abaisser et surtout maintenir, offense suprême, la température des locaux à un dérisoire 18 degrés. Heureusement que l'éditorial de L'Auditoire nous fait part des mesures aberrantes du désormais célèbre Rectorat, car je ne sais vraiment pas quelle sujet de discussion je pourrais aborder sur le site de l'UNIL. Avez-vous bien entendu ? 18 degrés. Le pôle Nord. Les pas dans la neige des auditoires deviennent lourds, la mâchoire engourdie on peine à articuler, les bouts des doigts des étudiants frigorifiés commencent à geler, les jupes ont laissé place aux pantalons doublés, les chemises à manches courtes sont brûlées sans ménagement,... Partout fleurissent des tonneaux dans lesquelles de modestes feux nous rappellent les belles années, il y a dix ans, lorsqu'en plein hiver on apercevait des véliplanchistes sur la petite rivière du site, et des gosses aussi, dans le sable, avec pelles et râteaux... Ah la belle époque ! Aujourd'hui on veut à tout prix nous immobiliser par le froid, et bien je dis non. Non messieurs, les étudiants aux vestes polaires déchirées et aux gants de ski troués ne peuvent rester sans combattre devant cette triste révolution.
C'est bon, je l'ai le diplôme, après 4 ans, c'était le moment. Malheureusement je l'ai bien reçu il y a 5 minutes et personne n'est encore venu m'engager. Bizarre. Pourtant je suis licencié, je représente l'élite, la crème du peuple, l'intelligence à l'état pur,... Peut-être que je fais partie de ces une personne sur dix qui ne trouve pas de travail en sortant de l'uni. Je vais vous dire le fond de ma pensée : la vie d'universitaire est trop astreignante. A peine sortis on doit encore chercher par nous-mêmes un job. C'est scandaleux. En plus tout le monde sait très bien qu'il n'y a plus de travail, nulle part. Il a disparu le travail. Et tout ça à cause des politiques qui font rien que de nous embêter. Ouinnnn....
Camarades, la révolte gronde au sein des masses. Le rectorat nous oublie, les politiques s'en mettent plein les poches, personne ne veut prendre conscience des problèmes des étudiants, tout est gris, comment vivront nos enfants, vive la FAE,... En résumé, pour ceux qui n'ont pas compris les autres paragraphes : les caisses de l'état providence sont vides, les dettes sont conséquentes, les solutions ne sont pas simples à trouver, il faut bien que tout le monde trinque, MAIS les étudiants plus intelligents que tout le monde veulent des études pour tous, aucune restriction quelque soit sa nature, un enseignement de qualité, des assistants plus nombreux, un pouvoir décisionnel à la hauteur de celui des professeurs, de l'eau chaude aux WC, et encore, et encore,... A part ça, ils n'ont aucune alternative intelligente à proposer. Et au moment où je vous parle, nous venons d'entrer dans la quatrième dimension.
Ch. G., prisonnier de son état
N.B. Sous réserve de parution dans le prochain Auditoire, ce merveilleux et incontesté journal des étudiants des universités lausannoises